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CHANSON Retour sur une époque où Piaf, Montand, Trenet ou encore Chevalier faisaient vibrer l’Amérique |
L’âge d’or de la chanson française |
Chevalier, Trenet, Aznavour, ils sont tous passés par les États-Unis. Au milieu des années 40, la chanson française battait son plein dans la Grosse Pomme, en particulier avec les fameux « Music Hall ». En 1945, Trenet fait un tabac dans les cabarets « dîner-spectacle » de Broadway. Deux ans plus tard, Piaf entame une tournée aux États-Unis et emmène Aznavour avec elle. C’est à New York qu’elle apprendra la mort de son compagnon Marcel Cerdan, décédé dans un accident d’avion en 1949 alors qu’il venait la rejoindre.Vaillante, la môme maintient sa tournée. Le soir-même du drame, elle chante au Versailles et lui dédie« L’hymne à l’a-mour » « Chevalier et Piaf sont ceux qui ont eu, sans aucun doute, le plus grand impact aux États-Unis », se souvient Jacqueline Chambord, actrice et ancienne directrice artistique de l’Alliance Française à New York. Encore aujourd’hui, les airs d’Édith Piaf résonnent un peu partout aux États-Unis lors des célébrations de « Bastille Day » ou dans les restaurants français. Paradoxalement, les chanteurs français de cette époque se produisaient plus fréquemment aux États-Unis que ceux d’aujourd’hui. Certains d’entre eux y ont effectué plusieurs tournées au cours de leur carrière. Pas moins de cinq pour Édith Piaf, et onze pour Maurice Chevalier — un record à l’époque.
Ces artistes français côtoyaient aussi Hollywood et parlaient couramment anglais, à l’instar de Maurice Chevalier ou d’Yves Montand, qui fut l’amant de Marylin Monroe. Histoires d’amour ou d’amitié, collaborations artistiques, reprises, co-productions… Les échanges entre la France et l’Amérique dans le domaine artistiques musical furent foisonnants. Trenet se lia d’amitié avec Chaplin, Laurel et Hardy. Maurice Chevalier perça à Hollywood en jouant aux côtés d’Audrey Hepburn et Gary Cooper dans « Ariane ». Il fit de nombreuses apparitions à la télévision américaine, et on le vit même à la table du Président Eisenhower. Signe du rayonnement de la chanson française à l’étranger, quelques grands classiques de la chanson française ont été réinterprétés en anglais par des compositeurs anglo-saxons. « La mer» de Charles Trenet est devenu « Beyond the Sea », « Les Feuilles mortes » d’Yves Montand s’est transformé en « Autumn leaves » — deux titres repris par Frank Sinatra — tandis que « Comme d’Habitude » de Claude François s’est traduit traduit par « My Way ».
Si aujourd’hui, les artistes français s’exportent toujours outre-Atlantique, ils n’ont pas l’aura d’une Édith Piaf ou d’un Maurice Chevalier. À l’heure de la mondialisation, paradoxalement, il est devenu plus difficile de s’exporter pour les chanteurs français,et d’égaler un succès musical comme « La vie en rose » ou la popularité d’un film comme « Gigi ».
Certains ont néanmoins réussi à acquérir une grande notoriété au cinéma, comme Depardieu ou Deneuve, qui restent de grands ambassadeurs de la culture française.
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