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Christian Tortu est l’icône française du «bouquet chic». Il a bouleversé les règles d’un métier, la «fleuristerie», en y ajoutant une touche de modernité et une bonne dose de poésie. Portrait d’un «artiste artisan» qui fait fleurir l’admiration partout où il passe.

Entrer dans la boutique de Christian Tortu, c’est pénétrer le monde magique d’un créateur hors du commun. Si de nombreux artistes ont, de tout temps, cherché à embellir la vie en représentant les beautés de la nature, lui a choisi de l’utiliser comme support de ses créations.

Christian TortuL’esthète a installé son «antre» au 6, carrefour de l’Odéon, dans le célèbre quartier de Saint-Germain-des-Prés. Un lieu tout désigné pour celui qui est devenu l’une des figures du «chic» parisien. Dans sa boutique aux dimensions intimistes et au décor minimaliste – lambris brut, sol de ciment gris, vastes baies vitrées – il a recréé un «îlot de nature au cœur de la ville». Des dizaines de variétés de fleurs, branchages, feuillages mais aussi des fruits, des légumes et même des champignons, attendent ainsi d’être arrangés par ses mains expertes.

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Mais le secret de son succès ne réside pas seulement dans la beauté des plantes qu’il utilise. C’est son audace, surtout, qui lui a permis de se distinguer. Dans un domaine où le traditionnel bouquet rond dominait, il a su imposer la nature à l’état brut, avec ses asymétries, ses contrastes, son «métissage». «Le mélange des genres fait partie de la vie», se plaît-il à rappeler. Ses bouquets allient ainsi la fragilité des tulipes à la rusticité des poireaux, la sophistication de l’orchidée à la simplicité de l’herbe en pot. La valeur marchande des végétaux est, de toute façon, secondaire. «Dans chaque bouquet, confie-t-il, il y a la part qu’on vend et la part qu’on donne: l’émotion.» Une philosophie qui lui vient de ses racines campagnardes.

Un enfant de la nature

Christian Tortu le dit et le répète: son «enfance paysanne» l’a profondément marqué. C’est avec émotion qu’il évoque le doux pays angevin où il a grandi, près de Saumur, au cœur de la vallée de la Loire, réputée pour son art de vivre. Issu d’une famille où l’on est maraîcher de père en fils, il grandit au contact quotidien de la nature. Sa mémoire est ainsi peuplée d’images bucoliques: les pivoines cueillies par sa mère et qu’elle répandait dans la maison, une jolie branche de pommier rencontrée au détour d’un chemin.

Fleuriste Christian Tortu

Précoce, il découvre sa vocation à 6 ans, lorsque son père lui confie une parcelle du jardin familial. Il y fait pousser des choux pour son lapin, et, déjà, des fleurs. Petit à petit, le jardinet s’élargit, ses cultures aussi. Au point que, devenu adolescent, il commence à parcourir les marchés des environs pour y écouler ses stocks. Petit boulot, première expérience, mais déjà, une passion qui ne le quittera plus.

La suite ressemble à une «success story». Étudiant doué, il choisit de s’inscrire en auditeur libre à l’École d’horticulture d’Angers, où il «apprend à lire la nature dans les livres», avant de monter proposer ses services d’ouvrier-fleuriste à Paris, chez Pierre Declerq. Très vite, pourtant, la campagne lui manque et il parle de retourner en province. C’est alors qu’il fait une découverte étonnante: «Coincés entre béton et bitume, les Parisiens avaient envie de retrouver la nature.» Christian Tortu se sent dès lors «investi d’une mission»: combler ce manque en montrant la nature «telle quelle». En 1984, il reprend une boutique de fleurs, carrefour de l’Odéon. L’indépendance, enfin! Il y crée un petit monde à son goût, sobre et élégant, où il se sait libre de laisser courir son imagination.

Innover, toujours

Avec ses idées révolutionnaires et son goût pour la «nature brute», Christian Tortu fait figure de précurseur. Au point que l’on peut parler d’un «avant», et d’un «après» Tortu.

«Avant», c’était l’époque des compositions florales conventionnelles où les fleurs étaient traitées comme «des objets figés, des bibelots dénaturés». Pas de ça chez Tortu. On respecte l’esprit de la nature, ses rythmes saisonniers, sa diversité, son côté éphémère. «Quand je suis arrivé dans le métier, on trouvait chez les fleuristes les mêmes fleurs toute l’année, des roses, des chrysanthèmes, des œillets.» Dans sa boutique à lui, on ne voit que des «produits de saisons»: des dahlias à la fin de l’été, des jonquilles au printemps, des jacinthes en hiver… La logique rappelle un chef-cuisinier élaborant son plat du jour en fonction du marché. «Pour moi, il n’y a pas de fleur laide, pas plus qu’il n’y en a qui portent malheur.» On l’aura compris, ses maîtres mots sont donc plaisir et liberté!

Sa façon de travailler ne manque pas d’évoquer celle d’autres corps de métier, dont il se sent très proche. Il ne déteste pas se définir comme un «photographe qui, par un simple cadrage, fait partager aux autres l’émotion d’un paysage». Comme un couturier, il crée plusieurs collections par an et lance des modes. Il s’inspire de ses humeurs, de l’actualité culturelle, de poésie… Karl Lagerfeld ne lui a-t-il pas commandé un bouquet «Pop Art» à l’époque où le musée Georges Pompidou présentait une exposition du même nom?

C’est à lui également que l’on doit l’idée du bouquet monochrome dans les années 1980. Tout blanc, tout rose ou tout vert, le concept fit fureur dans les milieux branchés de la capitale. Depuis, le Tout-Paris a su reconnaître en lui un créateur de talent, toujours à la recherche de nouvelles idées. Des défilés de mode Dior, Chanel et Balmain, au Festival de Cannes, en passant par les mariages des rois du pétrole, son emploi du temps est plutôt chargé!

Le succès d’un touche-à-tout

Et pourtant, il trouve encore le temps d’explorer de nouveaux horizons. Depuis quelques années déjà, Christian Tortu a étendu son champ d’action. Aux livres d’abord. Aussi beaux à lire qu’à regarder, il y fait partager ce qui, encore plus qu’un métier, est devenu une philosophie de la vie.

Tortu

Il s’est également lancé dans la création d’une ligne de vases en 1998. Une première pour un fleuriste, qui d’ordinaire, s’occupe plus du contenu que du contenant. «Les vases sont souvent conçus pour être beaux mais sans que l’on se soucie de ce qu’ils vont accueillir. Alors qu’ils influencent directement le type de bouquet que l’on fait.» Résultat: une ligne aux formes fluides, gracieuses, utilisant des matériaux nobles, comme la céramique ou le zinc, et, surtout, le verre. «Les gens aiment voir les tiges. Elles forment comme un second bouquet, et la transparence du verre évite de couper les lignes. Visuellement, c’est plus harmonieux.»

Sont venus ensuite les bougies et parfums d’intérieur, aux senteurs surprenantes et raffinées – bois d’olivier, feuilles de tomates, pamplemousse-rhubarbe, muguet – en cire naturelle, évidemment! Qu’il s’agisse de ces dernières ou du linge de maison et du service de table réalisés plus tard, le credo de Christian Tortu reste le même: «Je ne conçois que des produits que j’aurais envie d’utiliser. Je veux qu’ils rendent la vie plus douce, plus belle, au quotidien.»

Fort de son succès, Christian Tortu a ouvert des boutiques aux quatre coins du monde: à Séoul, à Hong Kong, à Taipei, à New York. Il semble pourtant garder les pieds sur terre. Ses activités, de plus en plus diversifiées, le tiennent souvent éloigné de sa boutique. C’est pourquoi il s’est entouré d’une équipe de fidèles en laquelle il peut avoir confiance pour faire souffler l’originalité sur les bouquets. Il se revendique néanmoins encore fleuriste. Mais qu’est-ce qu’un fleuriste depuis qu’il en a lui-même redéfini le sens? Décorateur, parfumeur, poète ou même photographe… Quelle que soit la façon dont il l’exprime, son ambition reste toujours la même, simple, comme lui: «aider à mieux saisir la beauté du monde».

En 2005, Christian Tortu transmet ses boutiques parisiennes à un de ses employés, et se consacre aux domaines plus large de la décoration, arts de la table, et vases,

 

Shopping

À Paris
La boutique des fleurs: 6, carrefour de l’Odéon, 6e arrondissement.
Tél.: 01.43.26.02.56.
La boutique de décorationt: 17, rue des Quatre-Vents, 6e arrondissement.

Aux États-Unis
Pour acheter un bouquet à New York: Takashimaya, 693 Fifth Ave, New York
Tél.: (212) 350-0100.

Christian Tortu Paris

Christian Tortu candlePour trouver ses bougies, parfums d’intérieur et soins du corps:

 

 

 

sensational bouquetsSon dernier livre: Sensational Bouquets by Christian Tortu: Arrangements by a Master Floral Designer (version française: Au-delà des fleurs, de Christian au delà des fleursTortu, éditions Minerva, Genève), par Corine Delahaye et Sylvain Thomas, Harry N. Abrams Publishers, $45.

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