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Festivval Accordéon19e Festival Musical régional Languedoc Roussillon

Depuis 18 ans, le Festival Musical Régional assume la noble mission de diffuser la musique vivante dans des localité généralement mal loties en la matière, des communes de 250 à 5000 habitants. Dans toute la région. Pour cette 19ème édition, 13 formations traversent 32 villes, entre chanson et tango, jazz électronique folk alternatif, muzique tzigane et méditerranéenne.

Entretient avec Florence Poignon, coordinatrice du festival.

Un festival placé cette année sous le thème de l’Accordéon.

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J-F. R. : Voulez vous rappeler les principes de ce festival, un peu atypique, parce que c’est un festival qui dure un mois et demi.

F. P. : Déjà, ce festival est organisé par une association qui s’appelle Musique et Danse en Languedoc Roussillon, cette association a été créée il y a maintenant plus de 20 ans, 25 ans à peu près, de la volonté de l’état et de la région. Notre action générale est d’irriguer la musique et la danse en région Languedoc-Roussillon, et ce festival a été créé en 1984. Les principes fondateurs de ce festival sont toujours en vigueur aujourd’hui, et j’y tiens tout particulièrement parce qu’il s’agit à la fois de donner aux artistes de la région Languedoc-Roussillon – qui ne trouvent pas toujours la place sur les scènes en été -, de leur donner une place de choix, non seulement de choix, mais en plus on essaye même de solliciter aussi des créations et de les financer autant que faire se peut, et ensuite et surtout d’aller partout dans la région. Donc c’est vrai que c’est un festival qui est complètement régional et j’en veux pour preuve cette année que nous allons de la Tour de Carole, quasiment la frontière espagnole, à la frontière du Puy de Dôme puisque nous serons à Langogne.

J-F. R.: Donc, le Festival Musical Régional c’est 13 formations dans 39 villes. Quand on dit “ville”, ce sont aussi de tous petits villages.

F. P. : Surtout de petites communes, oui, mais je crois qu’on peut dire qu’il y a 90% de villages, de villages de moins de 3000 habitants, et je dirais même 40% de villages qui comptent 200 à 900 habitants à peu près& 1500 disons, pour la grosse majorité.

J-F. R. : Un festival qui est, les élus le souhaitent ainsi en tout cas, un vecteur de l’aménagement culturel du territoire.

F. P. : Eh oui ! bien sûr. Et c’est pour ça que notre présence dans ces petites communes est importante, et c’est pour ça qu’on les y aide, c’est pour ça qu’on amène également avec le concert des animations scolaires, on soutient des structures qui peuvent être fragiles, on va dans les prisons, on va dans les maisons de retraite, on va dans les lieux de vie. Donc c’est pas seulement que de la diffusion, c’est tourné vers des publics nouveaux ; aller vers les gens qu’on oublie. C’est vrai qu’une maison de retraite, c’est pas toujours& facile. Et c’est vrai qu’on est toujours en général très très bien accueillis parce que les gens sont ravis qu’on ait pensé à eux, et ça, ça fait partie de l’aménagement culturel du territoire, bien sûr.

J-F. R. : Vous irez aussi à la maison d’arrêt de Mende pour un concert…

F. P. : Tous les ans maintenant. Nous allons depuis très très longtemps en fait, à la maison d’arrêt de Mende. On travaille pour cela avec l’ADDM de Lozère et l’association culturelle de la maison d’arrêt, et ça se passe très très bien. Il y a des rencontres, il y a toujours un temps de parole après le concert, et c’est très important, là aussi, d’être là.

J-F. R. : Bien sûr il y a de la musique, puisque c’est 90% du festival, mais il y a aussi des ateliers, des rencontres, des stages.

F. P. : On a des stages d’instruments. Par exemple cette année des stages d’accordéon. On fait également des ateliers et stages de musiques actuelles, notamment avec le groupe Hélios. Hélios, c’est un groupe qui est essentiellement basé à Montpellier, qui fait du jazz électronique. Et le but, pour nous, était effectivement de proposer des ateliers à des jeunes qui parlent souvent de scratches, de synthétiseurs, tout ça, sans trop savoir toujours comment s’en servir. Essayer de donner un sens, en s’appuyant sur le jazz, comme musique.

J-F. R. : Qui participe à ces ateliers ?

F. P. : Ce seront des scolaires essentiellement, mais on a d’autres& par exemple le stage d’accordéon, c’est une association d’accordéon qui organise le stage. Là, c’est pour tout public.

J-F. R. : Quand on voit votre affiche, avec cet accordéoniste en Marcel, qui s’appelle Marcel , je crois ?

F. P. : Oui, je l’ai appelé Marcel, ouais, c’était tentant ! (rire)

J-F. R. : En tout cas on comprend que l’accordéon va être au centre de cette 19ème édition, avec un sous-titre : “Soufflet, c’est joué”.

F. P. : Oui, le beau soufflet de l’accordéon, oui, un soufflet tout rouge. C’est pour ça que tout est rouge, l’affiche est rouge aussi.

J-F. R. : Cette année, même sur Divergence, il y a une nouvelle émission qui ne traite que de l’accordéon, c’est Le Piano à Brettelles. Qu’est-ce qui nous vaut ce revival de l’accordéon depuis une dizaine d’années… depuis des groupes comme les Têtes Raides, Pigalle…

F. P. : Il est à nouveau dans l’air du temps, tout simplement. Parce qu’effectivement, je crois que ce sont les années yé-yé, les années rock qui l’ont ringardisé, alors qu’en fait, les plus grands compositeurs… L’instrument date de 1830, le premier accordéon c’est le Concertina, un brevet anglais, il y a eu un autre brevet en Autriche… Le premier, le brevet anglais en fait, à donné naissance ensuite à l’accordéon chromatique, alors que du brevet autrichien à découlé l’accordéon diatonique. Les grands compositeurs ont composé pour lui, Prokofiev, Chostakovitch, Tchaikovsky, Alban Berg, Jean Viener a créé&.

J-F. R. : Y’a des concertos pour accordéon ?

F. P. : Jean Viener a crée… Bon, jean Viener c’est plus près de nous quand même, mais il a quand même créé un concerto pour accordéon, et je crois même que c’est Annie Fratellini qui l’a joué. Et en plus, bon… Le choix de l’accordéon pour le thème de ce festival, c’est aussi que 2002 c’est l’année du cirque, et l’instrument roi, l’instrument… privilégié des clowns, c’est le Concertina. Donc j’avais envie de rappeler ce clin d’oeil là. Et puis en même temps, faut dire que la musique d’aujourd’hui se prête à ça. On s’aperçoit qu’effectivement le rock à chassé l’accordéon, et puis c’est le rock qui l’a fait revenir. Oui, on parlait de Pigalle des Têtes Raides, de La Tordue…

J-F. R. : Y’a plus longtemps de ça Blanchard, Renaud…

F. P. : Oui bien sûr, ces gens la l’ont dé-ringardisé, parce qu’on disait tout à l’heure que c’est ringard… Yvette Horner… Moi j’ai vu Yvette Horner sur le plateau de Sauve y’a quelques années, à peu près 10 ans. J’ai trouvé ça époustouflant, parce qu’elle a une technique de l’accordéon qui est fabuleuse. Bon, c’est vrai que c’est un répertoire qui peut être ringard, ou enfin, qui passe comme ringard auprès des jeunes, mais en fait il l’est pas du tout. Il faut resituer dans son époque. C’est vrai que l’accordéon à fait les heures de gloire du bal musette, du swing musette, on parlait de Patrick Tandin et du label La Lichère. Bon ben là, c’était le swing musette, les années 40, 50, et c’était fabuleux, y’a eu des musiciens extraordinaires, et puis ce blanc… ce passage à vide. Et puis tout à coup des gens à nouveau qui s’y intéressent, et aujourd’hui on est avec… c’est difficile même de faire un choix. Beaucoup de jeunes musiciens, très jeunes, d’une vingtaine d’années, s’accompagnent à l’accordéon.

J-F. R. : C’est en plus un très très bel instrument qu’on a beaucoup de plaisir à voir utilisé par le musicien. Et puis qui peut& donner un côté enjoué comme un côté triste. Alors ça commence dans un tout petit village, Le Pont de Monvert.

F. P. : Oui, c’est un tout petit peu au-dessus de Florac, un tout petit village, 200 habitants à peu près l’hiver, et j’espère qu’on aura au moins les 350 personnes qu’on a eu l’année dernière au concert, surtout que c’est un duo de choc. Un duo extraordinaire et fabuleux, puisqu’il s’agit de Renaud Garcia Fons et de Jean Louis Matinier, qui a fait partie de l’ONJ, et qui joue avec les plus grands du jazz, qui a été l’accompagnateur de Juliette Greco et qui a rencontré le maître de la contrebasse à 5 cordes, il s’agit bien sur de Renaud Garcia-Fons. Là on parlait de nostalgie, mais on peut parler de lyrisme aussi, puisque c’est vrai qu’entre cette contrebasse et cet accordéon& on assiste à un dialogue extraordinaire qui est .. frissonnant et magique& Même quand on habite Montpellier, je crois qu’on peut aller passer le week-end à Pont de Monvert, et en plus c’est superbe !

J-F. R. : Vous avez tenu à ne pas seulement mettre l’accordéon en avant en tant qu’instrument, mais aussi en tant qu’accompagnement de la chanson.

F. P. : Oui, parce que c’est là que& bon, le jazz à énormément contribué… Galiano, Portal, Lubat sont des gens qui ont vraiment beaucoup travaillé pour l’accordéon, et qui ont contribué justement à ce renouveau. Mais également la chanson, bien entendu. On se rappelle “Chauffe Marcel”, mais aujourd’hui il y a des jeunes de 20 ans qui font du “Chauffe Marcel” à nouveau. Bénabar, je crois qu’il en a une trentaine. On le connaissait sous le nom de Bénabar et Associés, les programmateurs les avaient déjà bien repérés. Et puis je crois que le grand public vient de le découvrir, parce qu’il a fait la première partie de cette fabuleuse tournée d’Henri Salvador ! Donc on avait un monsieur d’un certain âge, et puis ce jeune groupe qui a une énergie incroyable, et des textes qui sont, eux, magnifiques. Et l’instrument roi de cette formation c’est l’accordéon. En plus c’est vraiment un instrument qui accompagne très bien ses paroles, parce que Bénabar nous raconte ses petites histoires, il nous fait rentrer dans son univers personnel, et ces petites touches d’accordéon l’accompagnent bien, à la fois ironique, nostalgique, mais en même temps très festif. Ce sera à Mende.

J-F. R. : Il y a aussi Emmanuel Parisel et Christian Maé.

F. P. : On revient, ici, à… Je disais que le festival est essentiellement consacré aux gens de la région, puis là, on a parlé des deux groupes invités. Emmanuel… je crois qu’il a fait ses premiers pas de musicien ici, il a participé à beaucoup d’expériences. Il n’habite plus ici, mais il est toujours chez nous, et c’est pour ça qu’on l’a programmé, et le fait qu’il joue du Concertina. Il a bricolé différents instruments, il en joue merveilleusement bien, et il chante aussi très bien. Ce concert du 26 octobre était un peu particulier, puisque la recette a été reversée à la Croix Rouge, au profit des sinistrés des inondations du Gard.

J-F. R. : Divergence est partenaire de ce festival, on s’en réjouit, et Pascal Jaussaud a reçu Emmanuel Parisel dans son émission Scène Libre, ainsi que Che Bando, pour ce qui est du tango, bien sûr présent dans ce festival.

F. P. : C’est Carlos Daniel Fayas qui est à l’origine de ce groupe de musiciens montpelliérains. Le tango c’est extraordinaire. Effectivement quand on parle d’accordéon on ne peut pas s’empêcher de penser au bandonéon. Ce qui est un peu curieux pour la petite histoire, c’est que c’est un instrument qui, lui, est apparu au milieu du 19ème siècle. Un instrument qui était très utilisé dans le milieu protestant où il accompagnait les offices ou dans les milieux plutôt bourgeois. Puis en fait, je crois qu’on pense que ce sont des marins allemands qui lui ont fait traverser l’atlantique, ce qui fait qu’il s’est retrouvé dans les bordels de Buenos Aires, où on jouait le tango déjà, bien sûr, et puis où il a progressivement quasiment détrôné le piano, et c’est pour ça que maintenant on entend du tango, comme ça, avec du bandonéon. Je trouve que c’est extraordinaire d’avoir ce parcours. Nous aussi on fera un joli parcours avec Che Bando qui proposent leur concert mais également une version du concert avec danseurs et initiation au tango – on retrouve notre démarche qui est toujours un peu pédagogique -, et également Carlos Daniel Fayas est peintre, et donc dans certains lieux on aura même droit à une exposition. C’est en tout cas un moment très festif et chaleureux, il faut y aller !

J-F. R. : Il y a aussi la Grande Bleue, les Croquants, La Varda, Doudou Gouriand-Pansanel-Suarez…

F. P. : Les Croquant et la Varda sont deux groupes qui sont associés, ils viennent de l’Aude. Ce sont deux groupes très très prometteurs. Les croquants, je pointe un peu, parce que ce sont eux qui donnent le plus de concerts dans le festival, ils ont remporté la palme cette année ! Ils sont très jeunes, c’est un duo de très jeunes musiciens qui eux aussi sont passionnés par l’accordéon et qui puisent leur inspiration, ben& dans le répertoire de qui ? De Jacques Brel, de Brassens, d’Aznavour, ils sont un peu influencés par la Mano Negra aussi, et puis ça donne un duo détonant, et je crois que c’est vraiment des gens à découvrir si vous ne les connaissez pas encore parce qu’on découvre leur forme de chanson, et on peu danser aussi, ce sont des soirées très festives.

J-F. R. : Gouirand-Pansanel-Suarez…

F. P. : Alors ça c’est… ça j’y tiens ! Comme je le disais tout à l’heure, depuis 19 ans on essaie de soutenir des créations régulièrement, et là il se trouve que Gérard et Doudou nous avaient proposé il y a déjà quelques années une fort belle création qui s’appelait Nino Rota/Fellini, la création avait eu lieu dans le cadre du festival, ils ont fait un disque, des tournées extraordinaires sur ce très très beau disque, et je savais également que Gérard avait partagé les bancs et les rangs de l’ONJ avec Matinier, Gérard nous a fait découvrir Antonio Mousalis – on peut le remercier pour ça, car c’est vraiment un beau cadeau -, et en fait… Bien sûr quand j’ai pensé à ce thème là, j’avais vraiment envie de les retrouver et Gérard m’a proposé de faire un trio avec Doudou, avec qui il avait partagé cette belle aventure autour de Nino Rota, et puis là, il a choisi un jeune accordéoniste qui habite à Rodez, qui doit avoir 25 ans, qui est doué, extraordinairement doué, et je crois qu’il s vont faire une création qui sera magnifique, parce que je n’en doute pas, qu’elle sera belle ! C’est autour du cinéma méditerranéen.

J-F. R. : Ça s’appelle Cinéma Paradiso.

F. P. : On aura des thèmes de Moriconne, de Nino Rota bien entendu, mais également de Brégovic, des musiques des films aussi de Almodovar… Je crois qu’on aura aussi un petit coup de nostalgie aussi, sur ce cinéma.

J-F. R. : On retrouvera aussi un groupe que l’on soutient depuis leur début, depuis qu’ils ont sorti leur premier disque, c’est le Chauffeur est dans le pré, qui viennent de sortir un nouvel album d’ailleurs.

F. P. : Oui, c’est du musette tzigane. C’est là aussi un groupe de voyageur. Vous parliez du Mali, c’est vrai qu’ils sont allés enregistrer des musiciens touareg dans le Nord du Mali, ils sont revenus avec ce disque qui est magnifique et dont les bénéfices sont reversés au Mali, où ils aident des musiciens à s’équiper. Ils ont cette démarche, et je crois que c’est très important, et ce sont avant tout des grands voyageurs, et donc ils puisent leur répertoire un petit peu partout, des Balkans au répertoire tzigane. Ils nous font voyager et puis on retrouve toujours ce petit côté musette, c’est vrai, avec un accordéon et une clarinette très présents. C’est un excellent moment avec eux aussi, ce sont aussi de jeunes musiciens, ils ont la trentaine et sont très sympas. Très impliqués dans la vie, en tant que musiciens, en tant que personnes civiques, aussi. Ils ont une démarche militante qui est fabuleuse, et je trouve que quand on peut unir les deux : le talent et puis l’investissement, comme ça, c’est extraordinaire.

J-F. R. : On doit se quitter, et je rappelle que l’on rendra hommage à Patrick Tandin, qui a fait beaucoup pour l’accordéon et qui a été animateur bénévole sur Divergence FM, on lui rendra hommage le lundi 21 octobre, à 19h pour une émission spéciale. Bon festival, et on trouve les renseignements au…

Une interview proposée par Jean-François Rigaudin.

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