La première fois que le mot musette a été utilisé, c’était pour nommer un instrument de musique.
La musette est apparue au XIIIe siècle donc bien avant l’invention de l’accordéon.
C’était une sorte de grosse cornemuse utilisée dans les bals.
Remplacée dans les bals par l’accordéon au tournant du XXième siècle, le nom « musette » est resté associé à un style de musique qui évoque la poésie et la liberté.
Plus tard, les Auvergnats jouent une sorte de musette améliorée qu’ils appellent la cabrette.
La cabrette n’a pas d’embouchure et l’air nécessaire est emmagasiné dans un réservoir fabriqué à partir d’une peau de jeune chèvre nommée aussi « cabri », d’où le nom de l’instrument. Le cabrettaire actionne un soufflet sous son coude droit pour fournir l’air.
Les Auvergnats viennent s’installer à Paris à partir de 1800 pour y gagner leur vie et bons commerçants, ils ouvrent des café-charbons qu’ils animent au son de la cabrette. C’est le début des Bals Parisiens.
À partir de 1880, les Italiens arrivent à leur tour à Paris. Les Auvergnats habitués d’animer leurs bals au son de la cabrette n’apprécient guère que les Italiens insistent pour les joindre avec ce que les Auvergnats appellent « leur vulgaire accordéon » ! L’affrontement est inévitable.
De nombreuses bagarres éclatent. C’est la guerre entre les deux communautés. Certains vont même jusqu’à changer leur nom pour passer inaperçu d’un côté comme de l’autre.
On peut voir ici une scène pittoresque de cette époque.
Dès 1785, cafés, tavernes, gargotes et estaminets de Montmartre, Belleville et Ménilmontant sont fréquentés par toute une faune de petits contrebandiers et trafiquants de toutes sortes qui refusaient de payer l’octroi pour faire des affaires à l’intérieur des murs d’enceinte. En 1890 Émile Vacher a l’audace de jouer au Bal de l’Abbaye avec un accordéon « mixte » ce qui n’allait pas améliorer la situation.
La paix arrive quand Charles Péguri marie la fille de Bouscatel en 1913
Je vais maintenant vous présenter d’autres endroits mythiques de Paris.
LE LAPIN AGILE
Un des plus anciens cabarets de Montmartre. Aristide Bruant le racheta en 1902. On compte parmi ses habitués, Utrillo, Picasso, Braque, Modigliani et Apollinaire. Carco, Max Jacob et Charles Dullin, qui le firent entrer dans la légende. Ce lieu mythique est une véritable encyclopédie de la chanson française.
Le début du XXe siècle représente l’âge d’or des bals Musette à Paris. On peut apercevoir ici la rue de Lappe qui comptait à elle seule une douzaine de Bals vers 1905.
Bal “Les Barreaux Verts” au 19 rue de Lappe en 1911
L’intérieur d’un Bal Musette de la rue de Lappe vers 1930.
Imaginez les danseurs de toupie dans un endroit aussi restreint.
Auteur : Mario Bruneau tiré du GUIDE DE L’ACCORDÉON