Ponette

L’adorable film de Jacques Doillon (réalisateur), « PONETTE », raconte le combat poignant d’une petite fille qui doit faire face à la mort et à la perte irrévocable de sa mère. Le film ne perd jamais de vue son objectif de raconter l’histoire du point de vue d’un enfant et la réalisation n’est rien de moins que stupéfiante. Il est déjà difficile pour les adultes de comprendre la finalité de la mort, et encore plus pour un enfant, mais comme le film le démontre de manière exquise, les enfants ont leur propre façon de gérer les crises et leur monde, contrairement au nôtre, est peuplé de tous les outils imaginatifs nécessaires pour amortir le choc des dures réalités de la vie.

Le monde de Ponette (Victoire Thivisol), quatre ans, est bouleversé lorsque son père lui apprend que sa mère est morte dans un accident de voiture. L’innocence de Ponette est soulignée lorsque son père (Xavier Beauvois) lui demande si elle sait ce que signifie la mort de sa mère et qu’elle répond, à travers ses larmes, « oui, elle vole sur son miroir magique ». Puis, pour aggraver son angoisse, son père la laisse avec sa tante et ses deux cousins pendant qu’il poursuit sa vie, comme il se doit. Quoi qu’on lui dise sur la mort de sa mère, Ponette refuse catégoriquement de croire que sa mère ne reviendra jamais. Elle entend beaucoup d’opinions différentes, certaines de la part d’adultes qui tentent de la réconforter avec des histoires bibliques, mais surtout de la part d’autres enfants qui possèdent une certaine mais amusante confiance en ce qui concerne ce qui arrive aux gens lorsqu’ils meurent, ce qui ne fait qu’accroître sa confusion et intensifier encore plus sa recherche de sa mère. Et rien ne fait plus vibrer la corde sensible car, en tant que spectateurs, nous connaissons l’issue finale.

Avec pathos et humour, l’amour de Ponette pour sa mère et sa détermination à la retrouver sont les moteurs de ce film à la conclusion inévitablement déchirante. Tout le film est consacré au voyage de Ponette et seuls les plus endurcis pourraient perdre patience. Victoire Thivisol est une jeune actrice extraordinaire et, par moments, elle semble insuffler au rôle une compréhension bien supérieure à son âge. Avec le temps, Ponette se rend compte que sa mère ne reviendra jamais, mais la force du film réside dans la quête de Ponette. Le film nous emmène dans un monde que nous avons traversé il y a longtemps, mais que nous n’avons peut-être jamais complètement abandonné. Pas tout à fait, et c’est ce qui fait son charme.

LA DURÉE DE CE FILM EST DE 92 MINUTES. IL N’EST PAS NOTÉ ET EST EN FRANÇAIS AVEC DES SOUS-TITRES EN ANGLAIS.