PARIS JE T’AIME

Le projet était aussi excitant que risqué : dix-huit réalisateurs internationaux ont reçu carte blanche pour tourner un court métrage de cinq minutes sur le thème d’une rencontre amoureuse dans un quartier de Paris. En l’espace de deux heures, Paris je t’aime parvient à offrir une série de variations sur un thème qui n’est pas nouveau, mais qui, confié à des metteurs en scène et des comédiens de talent, navigue avec brio entre poésie et réalisme, lyrisme et humour.

Paris je t’aime est une promenade désordonnée du Montmartre de Bruno Podalydès (réalisateur des adaptations cinématographiques de Rouletabille) au Quartier latin de Gérard Depardieu, du Marais de Gus Van Sant (Elephant) aux Tuileries des frères Coen (Fargo). Les réalisateurs ne s’attardent jamais sur la ville elle-même, ses clichés ou ses monuments. On est loin de la carte postale. Paris je t’aime est beaucoup plus axé sur les Parisiens, qu’ils aient vécu ici toute leur vie ou juste une journée, et sur les sentiments qu’ils éprouvent pour la ville.

Totalement libres dans leur interprétation du mot « amour », les réalisateurs l’ont abordé dans toutes ses acceptions. Paris je t’aime parle avant tout de relations, mais pas toujours sous un angle romantique, souvent triste. Il y est question de divorce, de mort, de solitude et même d’impuissance. L’amour, c’est aussi les relations filiales, les non-dits et le désir, que le réalisateur canadien Vincenzo Natali (Cube) a même choisi d’illustrer par le fantasme et une rencontre particulièrement sanglante…Festilama Paris Je t'aime

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Rarement une distribution aussi éblouissante n’a vu le jour pour incarner les personnages de ces histoires : Juliette Binoche rencontre Willem Dafoe et Nick Nolte rencontre Ludivine Sagnier ; Fanny Ardant fait face à Bob Hoskins, Miranda Richardson à Sergio Castellitto, Ben Gazzara à Gena Rowlands et Gérard Depardieu, sans oublier Steve Buscemi, Marianne Faithfull, Barbet Schroeder, Elijah Wood, et bien d’autres encore…

Paris je t’aime est une déclaration d’amour cinématographique à la Ville Lumière, à un Paris à la fois réel et rêvé, qui vous fait rire et pleurer d’un film à l’autre. Une série d’histoires indépendantes qui expriment ensemble ce qu’est la capitale française aujourd’hui : un monde composé de mille autres petits mondes qui cohabitent, se rencontrent, s’entrechoquent et se mélangent.

Trois films sur Paris à (re)voir :

La Traversée De Paris de Claude Autant-Lara (1956). Autant-Lara filme un Paris nocturne et souterrain sous l’Occupation, avec un trio d’acteurs historiques : Gabin, Bourvil et de Funès. Bourvil joue un contrebandier de valises de viande pour le marché noir. Au cours d’une de ses nuits, il rencontre Grangil (Gabin) qui décide de l’accompagner dans ses pérégrinations…

À bout de Souffle de Jean-Luc Godard (1960). L’histoire d’un jeune délinquant poursuivi par la police (Jean-Paul Belmondo) et de sa relation avec une belle Américaine (Jean Seberg) donne à Godard l’occasion de filmer Paris des Champs-Elysées aux ruelles, jusqu’aux chambres d’hôtel, traversé en décapotable ou à pied.

Les Amants du Pont Neuf de Léos Carax (1991). L’histoire de l’amour fou entre un cracheur de feu et une belle vagabonde (Juliette Binoche) sur le plus vieux pont de Paris, le Pont-Neuf. L’image d’un Paris plus fantaisiste, rêveur et décalé.

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